Parce qu’on se pose beaucoup de questions en tant que (futures) jeunes mamans, je les ai regroupées et j’ai demandé à une spécialiste de vous répondre !

Je suis ravie de vous présenter l’interview que j’ai faite ce mois-ci avec Sabrina Lerch, diététicienne pédiatrique et périnatalité (en 3 parties). Je débute en technique alors pardonnez moi la qualité video et le montage 🙂

Partie 1 Le lait maternel

Alexandra (La Marmotte) : On va abordez ensemble l’alimentation du bébé et de la maman allaitante, car souvent c’est une inquiétude des mamans allaitantes, étant donné que l’on ne peut pas contrôler les quantités comme au biberons et que les notions sur l’allaitement se sont perdues. Dans un premier temps, pouvez-vous vous présenter ?

Sabrina : Oui bien sûr, je suis Sabrina Lerch, diététicienne de métier, maman de 3 enfants, ce n’est pas peu dire, cela me permet d’avoir pas mal d’expérience sur le sujet. Au niveau de l’allaitement, j’ai allaité chacune de mes 3 filles, ce sont des allaitements non écourtés donc minimum 2 ans à chaque fois. Et je me suis spécialisée dans la nutrition de l’enfant avec un diplôme universitaire pédiatrique de 0 à 18 ans et aussi auprès des mamans, avant, pendant et après la grossesse.Je fais des consultations au cabinet, à domicile et je travaille pour mon département au sein des centres de PMI (protection maternelle et infantile).

Alexandra : Quel beau parcours ! Je vais vous poser quelques questions, les premières porteront sur l’alimentation du bébé. Quelle quantité de lait boit un nouveau né ?

Sabrina : L’estomac d’un bébé à la naissance est très petit, il boit l’équivalent de 10ml par tétée. Cela va augmenter au fur et à mesure tous les jours. Les premières heures, les premiers jours le bébé pourra réclamer régulièrement. Le but est de le mettre très régulièrement au sein pour qu’il récupère un maximum de colostrum et pour aider la maman à mettre en place sa montée de lait. Pour éviter que la maman soit engorgée, c’est important de les mettre au sein dès les signes d’éveil, idéalement toutes les heures et demi. Il ne s’agit pas d’avoir un chronomètre à la main et de regarder absolument toute les heures et demi.

On ne le fait pas forcément en maternité, mais c’est bien d’avoir le bébé le plus possible sur la maman, comme cela dès qu’il a des signes d’éveil, il est au sein. Le bébé tète un tout petit peu, il suffit de quelques gouttes pour remplir son estomac et pour aider la maman a avoir sa montée de lait. Le premier jour le bébé dort parfois beaucoup, il ne faut pas hésiter à le prendre  (le réveiller) et le placer contre la maman, contre son sein, pour que dès qu’il s’éveille il ait le sein en bouche, il peut aussi téter tout en dormant. Cela va favoriser la lactation. Ca c’est dans un premier temps, l’évolution se fait petit à petit. 

Par ailleurs, il ne faut pas comparer ce que l’on peut tirer avec un tire lait à ce que la maman produit réellement. On peut tirer 30 à 50 ml à 1 ou 2 mois de vie du bébé, mais ce n’est pas représentatif de ce que la maman est capable de produire. 

Alexandra : A 1 mois de vie, quelle est la quantité de lait que boit le bébé ? 

Sabrina : sur 1 mois de vie, très bonne question je n’ai pas mes antisèches. Peut être l’équivalent d’un demi verre, on est entre 500 ml et 1 litre de lait par jour en moyenne. 

Alexandra : Cette dose là elle reste un certain temps ? 

Sabrina : Idéalement quasiment 1 litre jusqu’à 1 an qu’on soit à l’allaitement ou au lait infantile. Le lait est la base indispensable jusqu’à 1 an.  Ensuite, on commence à diminuer les quantités de lait puisque l’alimentation solide se met en place. 

Ensuite environ un demi litre de lait de 1 an jusqu’à l’âge de 3 ans en moyenne.

Alexandra : Donc à partir de l’âge de 1 an, on diminue les quantités de lait ? 

Sabrina : oui, jusqu’à 1 an le lait est indispensable dans l’alimentation du nourrisson. 

Alexandra : Y a t-il la même quantité de lait entre 3 et 6 mois, même avec la diversification ? 

Sabrina : si on allaite 6 mois exclusivement comme le recommande l’OMS (organisation mondiale de la santé), les quantités vont progressivement augmenter, les tétées sont au départ assez nombreuses, elles vont progressivement s’espacer jusqu’à l’âge de 6 mois. On ne va pas remplacer les tétées, contrairement à ce que l’on pourrait croire. On va ajouter des fruits, des légumes, des protéines, des féculents, de la matière grasse. On va rajouter l’alimentation solide au fur et à mesure, mais la tétée restera la base. Au fur et à mesure l’enfant privilégiera de lui même le repas solide. Par la suite, il réclame un peu moins à téter, soit les tétées deviendront plus importantes, soit il diminuera de lui même le nombre de tétées. L’important est de le laisser faire et continuer à écouter son appétit et ses besoins.

Alexandra : Quelle est la composition du lait maternel ? 

Sabrina :

  • Il y a du lactose dans le lait de la femme, donc si le bébé est intolérant au lactose on le verrait de suite. 
  • Il y a beaucoup d’acide palmitique (on parle souvent de l’huile de palme, elle est constituée d’acide palmitique comme celui ci).    
  • des acides gras : ils sont vraiment très importants dans la croissance de l’enfant, il a besoin de beaucoup d’énergie et ils sont important pour la fabrication de son cerveau, la myélinisation de ses neurones (définition : Formation d’une gaine de myéline autour des fibres nerveuses pendant le développement du système nerveux).
  • pas tant que ça de protéines, moins que dans le lait de vache, si on veut comparer
  • des glucides  

Le plus important est la matière grasse présente dans le lait. Beaucoup de maman ont remarqué quand elle tire leur lait, qu’il y a 2 phases qui vont se créer, une phase très aqueuse et une phase de gras, la couche de crème. Ca prouve que le lait maternel est vraiment riche en acide gras. 

Il y a dans un premier temps, le colostrum qui est riche en matière grasse, peut riche en protéines, une certaine quantité de glucides et de sucres. 

Le lait de femme est peu riche en fer, mais il est très bien absorbé par les intestins des tout petits.

Alexandra : il nous en faudrait plus de fer ? 

Sabrina : Le fer est vraiment indispensable, on peut avoir des carences, le lait de femme est composée de façon idéale et est la référence au niveau des nutriments. Le lait de femme contient peu de fer mais il est bien absorbé. Passé un certain âge (6 mois) la quantité de fer n’est plus suffisante, d’où l’importance de commencer à introduire des aliments qui seront riches en fer dans l’alimentation du bébé. 

Alexandra : D’accord, j’ai une autre question, pourquoi complémenter les bébés en vitamines D ? 

Sabrina : souvent les mamans sont carencés, on pourrait ne pas supplémenter les bébés si la maman, elle même se supplémente à raison d’à peu près 4000 unités internationales par jour. Si la maman se supplémente et que le bébé est exclusivement au sein, on pourrait éviter ces gouttes. Mais beaucoup de mamans sont carencés en vitamines D, donc on est obligé de supplémenter les bébés. Tout ce qui est contenu dans le lait maternel provient de la mère, par rapport à ce qu’elle mange et si elle est carencée, le petit le risque aussi. Pour une maman qui est végétalienne ou végétarienne et qui ne se supplémente pas en vitamine B12, son lait sera carencé de cette vitamine. C’est pour cela qu‘il y a une nécessité à suivre ces mamans et de vérifier qu’elles se supplémentent en certains nutriments et oligoéléments qui ensuite passeront dans le lait et nourriront leur bébé.

Partie 2 La diversification

 Alexandra : A partir de la diversification, le bébé a t-il besoin de nutriment particulier ?    

   

Sabrina : Il va falloir lui donner davantage d’énergie, il a besoin de plus de calories donc on ne peut pas se contenter de lui donner des purées de fruits ou de légumes. Il va avoir besoin de la matière grasse, des féculents (qui apporte de l’énergie et des glucides), et idéalement des produits riches en fer. Même si la maman se supplémente, au niveau du passage dans le lait, ce ne sera pas un fer assez bien assimilé par l’intestin du bébé. On peut proposer soit des produits carnés : viandes, poissons. Ou alors du fer plutôt végétal (ou non héminique), comme dans le brocoli ou les œufs.

Alexandra : Pour les œufs peut on donner le jaune et le blanc en même temps ? 

Sabrina : Oui tout à fait. Les nouvelles recommandations sont à partir de 6 mois, l’œuf étant un allergène majeur, on doit l’introduire jaune et blanc ensemble.

Alexandra : Tous les médecins ne sont pas encore au courant… c’est pour cela que je trouvais très intéressant de  faire cette interview avec vous, car vous êtes spécialisée sur la nutrition des enfants et des mamans allaitantes, plutôt que de demander à son généraliste (chose que j’ai faite et il ne recommandait pas du tout la même chose). 

Sabrina : je l’entendais encore hier en PMI auprès d’une maman de jeunes enfants ! Pareil, pour les fruits rouges on attend plus 1 an avant de leur donner, le kiwi aussi. Les allergènes majeurs doivent être introduits idéalement vers 6 mois. 

Alexandra : Par quoi commence t-on la diversification ? 

Sabrina : il y a le mythe que si on commence par les fruits, l’enfant les préfèrera. Sachant que le lait maternel est très sucré (légèrement salé pour le colostrum) et que l’appétence au sucre est déjà là et existe même in utéro. Le bébé in utero réagit davantage quand la maman mange du sucre que quand elle mange du salé. 

L’avantage d’un bébé c’est qu’il a des papilles toutes neuves et la curiosité l’emportera malgré tout. Donc si on propose une purée de poire, et qu’ensuite on introduit le brocoli, bien sûr ce ne sera pas le même goût et ce ne sera pas apprécié de la même façon, mais la curiosité l’emportera et il continuera à goûter.  

Les pédiatres ont l’habitude de recommander de commencer par les légumes, on peut suivre cette vieille habitude si on le souhaite (1 ou 2 semaines de légumes, continuer avec les fruits et au fur et à mesure on augmente). Il ne faudra pas trop tarder, une fois passé le premier mois, (surtout si bébé a tendance à moins téter), à enrichir en matière grasse, à rajouter les féculents. Pas forcément la pomme de terre, mais plutôt la patate douce qui est plus douce au niveau des fibres, plus digeste, moins farineuse, plus simple à digérer pour les bébés qui ont eu des coliques. 

Alexandra : Quelles huiles vous recommandez ? 

Sabrina : Plutôt une huile riche en omega 3, car les omega 6 on en a suffisamment, donc plutôt huile de colza, qui a un bon rapport qualité/prix, facile à rajouter car un goût neutre et elle est digeste. On peut introduire l’huile de noix, pas de soucis avec les allergies car il n’y a pas la protéine dans l’huile.  

Les autres huiles comme le lin ou la cameline peuvent avoir des goûts qui dérangent les bébés. 

Les huiles mélangés comme Isio4 ou Quintesens, sont adaptées aux tout petits car ces sélections d’huiles sont enrichies en DHA (L’acide docosahexaénoïque naturellement présent dans le lait maternel) et en EPA (L’acide eicosapentaénoïque) qui sont très importants pour le développement de l’enfant. 

Certaines huiles sont à la fois végétale et prélevés sur le poisson (pour l’EPA). 

Alexandra : Après 12 mois, doit on s’inquiéter si bébé ne mange pas ou peu solide ? 

Sabrina : Pour maintenir la curiosité de bébé assez élevée, il est important vers 8-10 mois de changer la texture pour de l’”écrasé fourchette” ou mouliné. Prévenir en avance la lassitude que pourrait avoir le bébé de se faire nourrir avec une purée lisse. En plus, on risque moins d’avoir des troubles de l’oralité ou des enfants qui préfèrent de la purée lisse encore à 18 mois. Sans faire de mélange de texture, (lisse+morceaux dedans), cela peut perturber les enfants. (Certains ont des haut le cœur ou peuvent vomir). 

On part d’une purée lisse, on la fait un peu moins lisse, ensuite l’écrasé à la fourchette, puis à mouliné. A 12 mois, la grande majorité des enfants devraient consommer les aliments en petits morceaux fondants, qu’ils mangent à la cuillère, avec une fourchette ou avec les mains. Généralement, il y a moins de risques qu’ils refusent de manger. Il faut aussi les inviter à table avec nous. La curiosité les poussera davantage à manger surtout si ce qu’ils ont dans l’assiette ressemble à ce que l’on va manger. 

Il y a des phases de croissance où l’on va voir l’enfant manger beaucoup plus et des phases comme nous, où l’on va stagner et où l’on peut avoir moins faim, on mangera moins. Cela inquiète les mamans, car dès qu’un enfant se nourrit moins, c’est stressant. On leur fait confiance, sans aller jusqu’à se dire qu’”un enfant ne se laisse pas mourir “car hélas cela peut arriver. Mais on leur fait quand même confiance, cela peut être dû à une poussée dentaire, un virus passager, une lassitude de la texture, une petite régression. Il faut voir si on peut lui donner notre propre alimentation (non salée). Cela ne devrait pas durer plus de 2 semaines. 

Alexandra : Que faire si notre enfant de 18 mois-2 ans, ne veut manger que des pâtes au  ketchup ?   

Sabrina : Le ketchup, on devrait éviter de l’introduire à cet âge là. L’important c’est de revoir nos assiettes puisque nous parents, sommes les exemples. Faire manger des légumes à un enfant, c’est très bien à condition que nous même nous les mangions. C’est important de manger avec eux. Un enfant qui mange de façon isolée (premier de la famille ou enfant unique), c’est dommage car il n’acquière pas certaines choses. Il peut perdre confiance en ses parents et se demander pourquoi il mange seul, “est ce que ce qu’ils me donne à manger c’est bon ? “

Les promesses “manges ton assiette, tu aura un dessert”, il y a une récompense derrière, donc cela veut dire que ce n’est pas génial ce qu’il y a dans l’assiette. 

Pour la phase d’opposition, il faut lâcher prise. 

Pour limiter au maximum cette néophobie :

  •  mettre des petites quantités dans l’assiette. L’estomac d’un enfant n’est pas le même que celui d’un adulte. Parfois on se dit “il n’a rien mangé” pour lui c’est déjà beaucoup car il n’a pas la même taille d’estomac. Pensez au conte “boucle d’or et les 3 ours” où il y a 3 tailles de bols sur la table, c’est pareil avec nos enfants.  Ils peuvent manger de petites quantités, qui pour nous semblent ridicules, mais pour eux prend de la place dans leur estomac. 
  • Présentez toujours un aliment copain à côté (pâtes, riz…) et un aliment nouveau ou un légume, même s’il n’est pas très apprécié, c’est important qu’il soit présent dans l’assiette. Il va s’habituer à le voir, il pourra le manipuler, le sentir et un jour il acceptera de le goûter. 
  • pas de “pour faire plaisir à maman”
  • surjouer, montrer l’exemple, car l’enfant est dans le mimétisme à cet âge 
  • inviter notre enfant à table avec nous dès 1 an on peut proposer le même repas que le nôtre (par exemple des lasagnes, sans le sel, avec des épices, on coupe en petits morceaux)

Alexandra : ma fille ainée à 1 an, elle mangeait très bien et à partir de 18 mois, cela a complètement changé et j’ai vu que d’autres mamans s’inquiétaient également, d’où nos questions. 

Sabrina : j’en vois beaucoup des mamans : “au secours mon enfant ne mange pas”. On discute, on met en place des stratégies, celles ci dessus sont celles qui marchent le plus. 

Cela ne marche pas en un claquement de doigts, au bout de 2 ou 3 jours, c’est la patience qui est notre meilleure alliée pour que cela dure dans le temps. Une nouvelle habitude ça met bien 6 à 8 semaines à se mettre en place. On ne s’énerve pas, on ne fait pas de remarques si l’enfant n’a pas mangé de légumes, pas de second plat. Si on a un “plat joker” l’enfant va comprendre que s’il ne mange pas sa ratatouille, il aura des pâtes. Il vaut mieux présenter la ratatouille avec du riz à côté, manger avec plaisir devant lui. Il y a une phase d’opposition, donc ne pas hésitez à lui dire “c’est ce qu’il y a à manger et rien d’autre”, ensuite un seul dessert, pas deux. A un moment donné, votre enfant mangera. Il ne faut pas donner plus de goûter ou de petit déjeuner, sinon on reste dans un cercle vicieux par peur que notre enfant ne mange pas suffisamment et on l’encourage dans ce système. Sauf si on voyait la courbe de croissance qui décroît d’un seul coup, ce qui est très rare, sauf pathologie, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il va bouder pendant 1 ou 2 semaines, puis il va lâcher et acceptera de goûter et finalement il se rendra compte s’il aime ou pas. On ne lâche pas. 

Alexandra : Une maman me demandait si vous pouviez nous faire un petit descriptif des apports journaliers par âge ? 

Sabrina : je n’aime pas donner des grammages, car on tombe très vite dans la psychose (on est déjà bien dans la psychose en ce moment). C’est un peu gênant car on n’écoute plus l’appétit, la satiété de son enfant, on écoute le grammage qu’aura donné la tierce personne. Et cela va dépendre de l’activité physique de l’enfant. Après une grande balade en forêt, il aura plus d’appétit qu’après une journée pluvieuse à jouer à la maison. Cela peut générer davantage d’inquiétude de donner des grammage que de ne pas en donner. 

Cependant, concernant les protéines, je peux vous indiquer 10 grammes par tranche d’âge (1 an =10g, 2 ans = 20g, 3 ans = 30g). Ce qui fait qu’un enfant de 3 ans qui mange un steack haché taille adulte, c’est un peu trop (Alexandra : beaucoup trop !). Je le vois chez des assistantes maternelles. 2 knackis à 3 ans c’est trop, et je ne recommande pas les knackis. 

Concernant les féculents et légumes, dans une assiette de petit enfant, moitié-moitié, par exemple 2 cuillères à soupe de chaque peut convenir. Ca peut paraitre peu, mais on adapte à la satiété de l’enfant. 

Il faut être vigilant aux signes de satiété : un enfant qui tourne la tête, qui ferme la bouche, qui fait “non”, qui fait “l’essui glace” avec les morceaux sur sa table, qui commence à pleurer, qui s’énerve, renverse l’assiette. On est clairement avec un enfant qui n’a plus faim, on n’insiste pas, même s’il n’a mangé que 3-4 cuillères. C’est comme pour nous, des fois on va avoir faim, des fois on va pouvoir zapper un repas sans que cela soit dérangeant. Pour l’enfant c’est exactement pareil, il peut ne pas avoir faim à midi lorsqu’il est l’heure de passer à table.     

Alexandra: Puis au final s’ il mange une cuillère à soupe pour lui c’est déjà une certaine quantité par rapport à sa dose à lui.

Sabrina : qu’est ce que c’est “rien” ? 

Alexandra : pour une maman “rien” ça peut être déjà 2 morceaux de pommes de terre ou autre légumes. 

Sabrina : et le soir il peut manger comme un ogre, ou on s’aperçoit qu’il fait une dent ou a le nez un peu pris. On leur fait confiance à nos pitchounes, nous on est là pour le “quoi” et eux ils savent nous dire la quantité.

Alexandra : quelle conséquence y aurait-il si un enfant de 2 ans mange beaucoup plus de viande que les quantités recommandée par jour ? 

Sabrina : C’est compliqué de répondre, car pour une question d’éthique on ne peut pas faire ce genre d’expérience sur les enfants juste pour voir ce que ça donne. Les viandes sont très riches en sel et sels minéraux, donc dans l’hypothèse cela pourrait avoir des conséquences sur les reins. Comme on ne sait pas à la naissance si on est bien lotit ou non (il n’y a qu’avec une dissection que l’on peut le savoir). Donc il y a un principe de précaution, qui est le grammage, c’est une moyenne, il n’est pas dans la norme haute, ni basse. On peut donner moins, (attention au fer) on peut donner un peu plus. Il n’y a pas d’étude qui a prouvé qu’il y a une réelle nocivité de dépasser la dose. Pour préserver les reins, il vaut mieux rester autour de cette indication et ne pas aller trop souvent au delà.

Après concernant les risques d’obésité, il y a peu d’étude, on ne peut pas faire d’étude randomisé sur les enfants, donc cela reste des constatations. Un enfant peut être en surpoids ou obésité s’il évolue dans un milieu pouvant créé ce surpoids, une alimentation très sucré, un enfant qui ne bouge pas beaucoup, une famille en surpoids.    

Alexandra : A quel âge peut on donner du lait de vache à un bébé en remplacement du lait infantile ou si justement on ne souhaite pas en donner ? 

Sabrina : Remplacer le lait infantile par le lait de vache,  pas avant 1 an, et idéalement un lait entier, plus riche en matières grasses. A savoir que le lait de vache n’est pas adapté à nos bébés, il est riche en protéines, pas assez en fer. Il vaut mieux rester sur du lait infantile 2ème âge, jusqu’à 1 an/1an et demi. Si on ne veut pas donner de lait d’origine animal, on peut passer vers l’âge de 2 ans, à une boisson végétale enrichie en calcium (amande, avoine, soja, riz).

Partie 3 L’alimentation de la maman allaitante

Alexandra : Est ce que la maman allaitante doit faire attention à ce qu’elle mange ? 

Sabrina : plus autant que lorsqu’elle est enceinte, elle peut manger des sushis, peut être malade, peut avoir une infection alimentaire, peut avoir une gastro, être enrhumée, elle aura des anticorps qui passeront dans le lait. Le bébé sera en partie protégé. On arrête pas l’allaitement quand on est malade. Il n’y a pas d’alimentation parfaite, elle produira du lait quoi qu’il arrive, tout sera pris sur ses propres réserves.

L’important c’est de maintenir cette maman en forme, avec une alimentation variée et équilibré : 

  • de bons acides gras (huile de colza riche en oméga 3), 
  • riche en fruits et légumes de saison, (on oublie la fraise au mois de décembre), 
  • on enrichit son alimentation avec des légumes secs, on les trouve en été comme en hiver : lentilles, haricots rouges et blancs, pois chiches, flageolets, ils sont très riches en fer et en certaines vitamines importantes pour la mamans, qui vont redonner de l’énergie
  • viande ou pas selon le régime de base de la maman 

On est souvent fatiguée après une naissance, on n’a pas forcément le temps de se faire à manger. Dans ces cas là, on peut prévoir des conserves de légumes secs. Il vaut mieux ouvrir une boite de pois chiches et de sauce tomate que d’aller piocher dans les biscuits ou dans un paquet de chips. Nutritionnellement c’est plus important et c’est très rapide à faire : dans une casserole on met les pois chiches avec la sauce tomate, on peut aussi ajouter de la menthe et faire chauffer. C’est bien plus sain que du fromage, des chips ou une tartine de nutella et c’est relativement équilibré. 

Alexandra : Est ce qu’on peut boire du thé, du café, de l’alcool ? 

 

Sabrina : thé café oui, on le choisira plutôt léger, idéalement après une tétée. Les mamans qui allaitent peuvent boire de l’alcool. Ce n’est pas forcément évident avec un petit nourrisson car on ne sait pas quand il va téter, cela peut être au bout d’une demi heure, 1h ou 4h. C’est très aléatoire. Par contre, on peut tirer son lait, donner une tétée, boire 1 verre et dans les 2 heures qui suivent donner son lait tiré plutôt que le sein.  Le taux d’alcool est au maximum 1h après avoir bu, on reste raisonnable, on ne boit pas trop toute la soirée, ou alors on prévoit un bon stock de lait tiré. 

Alexandra : Ou alors si on a la chance d’avoir un bébé qui dort bien en soirée, une fois qu’il est couché, on peut boire un verre avec son chéri tranquillement (du vécu, mais ma fille avait déjà 9 mois). 

Sabrina : avoir un stock de lait tiré, c’est pas mal “au cas où”. Pour résumé une maman qui allaite peut boire de l’alcool avec quelques conditions. Le site de la leache league et “l’allaitement tout un art” donnent des explications sur le sujet. 

(https://www.lllfrance.org/1175-64-alcool-et-allaitement

http://lalecheleague.fr/portfolio/initier-lallaitement/1431-2/

https://www.allaitement-toutunart.org/accompagnement/nos-articles/l-alcool-et-l-allaitement/

Alexandra : les associations se développent actuellement autour de l’allaitement (je fais moi même partie de l’association “l’or blanc”) parce que lorsque l’on a des questions, on ne sait pas forcément vers qui se tourner. C’est pourquoi j’ai recensé les questions des mamans pour vous les poser aujourd’hui. 

En postpartum on est souvent fatiguée, voire on perd ses cheveux, est ce que l’on a des carences ? 

Sabrina : Pendant la grossesse, on était tellement au top à ce niveau là que les cheveux ne sont pas tombés. Et après la naissance et la chute des hormones on est amené à perdre en quelques semaines, nos cheveux qui se sont accumulés pendant la grossesse. On a de beaux cheveux et une belle peau lorsque l’on est enceinte, c’est beaucoup plus “catastrophique” en postpartum car ce ne sont plus les mêmes hormones dans notre corps, hélas. 

Alexandra :  Est ce qu’il y a une alimentation qui pourrait éviter les coliques ? 

Sabrina : Les coliques ne sont pas encore vraiment expliquées. On parle d’intestins qui ne sont pas arrivés à maturation. Quand le bébé naît, son intestin est stérile. Quand il nait par voie basse, il va s’ensemencer par le passage dans le vagin de la maman. C’est comme cela que son microbiote va se former. Le temps qu’il se fasse et qu’il s’habitue à ce que la maman va manger. Il y a des enfants qui sont plus sujets au coliques que d’autres. On a pas encore vraiment poussé les études assez loin sur ce sujet. 

Cela peut être des pleurs de décharge qui arrivent le soir. Parfois on sent qu’il y a des difficultés, des douleurs abdominales. Il n’y a que les les probiotiques qui pourront vraiment le soulager. La maman peut en prendre aussi, mais cela ne changera pas radicalement son propre microbiote. Pendant la grossesse, c’est pas mal de revoir son alimentation, ça peut aider.  Pendant l’allaitement certains bébés vont réagir, mais on ne peut pas savoir à l’avance. Cela peut être si la maman mange des œufs, des oignons ou de l’ail. 

Par contre ce n’est pas parce que la maman mangera davantage de légumes verts que le bébé ne sera pas constipé car les fibres ne passent pas dans le sang. Je préfère le préciser car c’est important, souvent on entend “attention aux boissons gazeuses”, “ne mangez pas trop de riz”. Il y a certaines choses qui ne passent pas dans le sang comme les gaz ou les fibres et donc ne se retrouvent pas dans le lait maternel. 

Alexandra : Une maman souhaite connaître les alternatives aux protéines de lait de vache et aliments acides ? 

Sabrina : Concernant le lait de vache, on peut s’en passer sans problème. Par contre il faut l’éliminer de partout donc plus de lait, de yaourt, de fromage. Si c’est difficile pour elle, qu’elle a l’habitude de mettre du lait dans son thé ou autre, elle peut le remplacer par un jus végétal (amande, soja = pas plus d’un yaourt par jour, avoine), des yaourts à base de jus végétal. Tout va dépendre de la sensibilité de son bébé, il y a des tests à faire. On ne peut pas totalement tout retirer sauf si le bébé est allergique et que ça lui crée de gros problèmes respiratoires, de gros eczémas. Le fait de les retirer totalement aussi, n’aide pas le bébé à se créer sa propre immunité. Tout dépend à quel niveau la maman doit se limiter. Le lait n’est pas indispensable, on va retrouver le calcium ailleurs. 

Pour les aliments acides, si c’est juste les agrumes et la tomate (en ce moment ce n’est pas la saison), on peut s’en passer. 

Nous sommes arrivés à la fin de toutes nos questions, je vous remercie pour cette vidéo !

 

Et vous, est ce que votre alimentation et celle de bébé sont source de question ? Commentez ! Et partager à vos amis parents cet article.

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