Voici l’interview de Camille qui a répondu à toutes les questions qu’on se pose sur l’hygiène de bébé : quel savon choisir pour sa toilette ? Faut-il des produits en particuliers pour l’hygiène du siège de notre bébé, de son visage. Les cheveux d’un nourrisson ont-ils besoin de shampoing ?
On aborde aussi les perturbateurs endocriniens que l’on trouve dans de nombreux cosmétiques, les soins pour maman : comment éviter les vergetures pendant la grossesse, les crèmes anti-vergeture ou à la lanoline sont-elles indispensables ?
Je vous laisse découvrir la vidéo ou le texte, n’hésitez pas à commenter si cela vous a plu ou si vous avez de nouvelles questions !
Pourquoi faire ses cosmétiques soi-même avec des produits naturels ?
Camille : Bonjour Alexandra, j’ai créé Graw, c’est une société qui a pour but de donner un peu plus d’autonomie dans l’utilisation de ces produits au quotidien. (pour visiter son site, c’est ici) C’est-à-dire que l’on va questionner un peu plus ce qu’on met tous les jours sur sa peau et savoir ce qu’il y a à l’intérieur. Cela va passer par se demander : comment fonctionne la peau, de quoi elle a besoin. Et partant de là, on va pouvoir cibler les produits et se mettre à fabriquer nous même des choses qui nous conviennent à 100%, que ce soit physiquement ou sur l’éthique.
Alexandra : d’accord ok, la première chose que j’ai découverte, ce sont les perturbateurs endocriniens. Depuis ma première grossesse, je les chasse. j’ai supprimé tous mes cosmétiques classiques achetés en magasin, pour ensuite les faire moi même. Est-ce que tu peux nous parler de ces perturbateurs endocriniens ?
Camille : De plus en plus de personnes commencent à en entendre parler. Ce sont des molécules que l’on retrouve dans les cosmétiques et dans d’autres produits, malheureusement il y en a un peu partout. Ils vont agir dans notre corps comme des hormones. En tout cas, notre organisme va confondre avec les hormones et de ce fait, notre corps va être saturé en hormone et au bout d’un moment on va avoir des perturbation au niveau de la thyroïde, parce qu’il y a une énorme confusion parce qui est naturelle et ce qui ne l’est pas. C’est ce qui va amener dans les cas les plus graves et les plus sérieux des cancers de l’utérus ou seins, des puberté précoces. On s’en méfie et on a raison de s’en méfier.
Alexandra : A part ces perturbateurs, est-ce qu’il y a d’autres différences entre les produits naturels que tu proposes et ceux du commerce ?
Camille : Déjà dans ceux qu’on achète dans le commerce, il y a aussi plusieurs catégories. Il y a une catégorie purement chimique ou synthétique, issue d’une cosmétique industrielle. Ceux-là vont regorger d’ingrédients indésirables dont les perturbateurs endocriniens font partie, par exemple. Là les problématiques sont nombreuses : ces produits ne vont pas être forcément physiologiques et ne vont pas toujours nous amener au résultat qu’on cherche en fait. Ces produits là, soit vont entretenir cette dépendance qu’on a à eux-mêmes, soit ils vont aggraver des problématiques. Voilà pour les premiers.
Après, on va trouver des produits qui sont tout à fait clean : naturels, bio etc, heureusement. Mais il y a un peu de tout, dans le sens où il y a de la cosmétique de très grande qualité avec des ingrédients qui sont tous très vertueux, d’origine végétale et qui vont nous faire le plus grand bien. Il y a aussi cette cosmétique un peu low-cost, où au nom du bio, on ne va quasiment rien mettre dedans. Par exemple beaucoup d’eau et très peu d’actifs. On va faire passer ça pour de la très grande qualité et on va payer ça très cher pour une cosmétique qui n’est pas de qualité.
Alors qu’à la différence avec ce qu’on peut faire nous à la maison, on va jouer sur une cosmétique de très grande qualité, puisqu’on va pouvoir choisir des ingrédients qu’on va estimer, chérir. On ne va pas se dire “je vais mettre du low-cost dans mon produit”. Sauf que du fais que ca vient de nous, que notre fabrication est artisanale et qu’on peut choisir nos producteurs etc, on peut vraiment gérer notre budget. On se retrouve à utiliser une cosmétique presque luxueuse pour un tarif dérisoire.
Alexandra : ce que j’ai constaté surtout, c’est que je peux choisir :
- la forme du produit : une huile, une crème ou autre,
- je peux choisir le parfum. Parfois on trouve quelque chose de très efficace dans le commerce, mais le parfum ou autre chose ne nous plait pas dans le produit.
- et l’actif du produit
Cela fait très peu de déchets aussi.
Camille : Elle est là aussi l’autonomie, on assume les choix et ça nous permet de tous les questionner et d’aller voir derrière si on est ok avec ce qu’on a décidé d’utiliser.
Quoi mettre dans la trousse de toilette de bébé ?
Alexandra : j’avais quelques questions surtout autour des bébés, puisque c’est le sujet aujourd’hui. Quels produits a-t-on besoin pour bébé, son hygiène, ses soins ?
Camille : Moins on fait, mieux c’est. Il faut arrêter de le mitrailler avec de la cosmétique diverse et variée, comme on a tendance à le faire pour nous. L’idée c’est juste l’hygiène et le confort. Il y a peu de chose à faire en terme d’hygiène car un bébé ne se salit pas, il ne fait pas de grande activité physique, on le préserve plus ou moins bien de la pollution, on ne va pas l’emmener n’importe où.
Donc l’hygiène va se résumer surtout à l’hygiène du siège. On peut utiliser le liniment qui est une recette ultra simple composée de 2 ingrédients. C’est à la portée de toutes. Ce même liniment peut servir à une toilette globale du corps du bébé.
Après on peut choisir son savon, là aussi c’est aussi une grande question : quel savon je mets sur mon bébé ? Parce qu’il y a plein de choix, en fait il faut faire le retour à la simplicité. C’est reprendre des pains de savon qui sont saponifiés à l’huile d’olive et la toilette de bébé ce n’est pas forcément tous les jours.
Pour lui apporter le confort dont on parlait tout à l’heure, c’est beaucoup d’huile. Le seul challenge de la peau du bébé, c’est le nouvel environnement. Il a grandi dans l’eau et là il se retrouve dans l’air, donc ça amène souvent à avoir la peau sèche. Il faut le huiler, le huiler, le huiler, le masser. Un bébé huilé et massé, il n’a pas beaucoup de problème de peau.
Alexandra : Est-ce qu’il faut quelque chose en particulier pour ses cheveux ou pas ?
Camille : déjà les cheveux ne se salisse pas, contrairement à la peau. Elle se salit car elle est recouverte d’un film hydrolipidique qui contient du gras et qui va attirer les poussières. C’est pour cela qu’on nettoie la peau. Les cheveux non, il n’y a qu’à les brosser pour que ce soit propre. Ce qu’il va se salir c’est le cuir chevelu, mais là pareil, les bébés n’ont pas la même vie que nous.
On remarque quand même que certains bébés transpirent du cuir chevelu et font pas mal de détox avec des peaux mortes (ce qu’on appelle les croutes de lait). Là on peut les aider un petit peu sur ce qu’ils éliminent, c’est une des fonction de la peau. C’est un organe émonctoire et cela passe beaucoup par le crâne chez les nourrissons. La peau fait sa détox, on peut l’aider mais pas forcément avec un produit nettoyant. On peut juste ramollir les croutes de lait ou la peau du cuir chevelu avec de l’huile d’olive. Après le peigner avec un peigne fin.
Ca suffit au démarrage, d’autant plus si on est pas sûre de ses produits, éviter de les mettre sur bébé.
Alexandra : On peut prendre n’importe quelle huile d’olive, celle de la cuisine ?
Camille : Exactement. L’huile alimentaire est d’aussi bonne qualité, voire de meilleure qualité que l’huile cosmétique. Parce que tout ce qui touche à l’alimentation subit beaucoup plus de contrôle. En plus, elles sont beaucoup moins chères pour une histoire de TVA et de quantité. Comme pour le liniment, on fait avec ce qu’on a dans le placard de la cuisine. De préférence bio.
Alexandra : est-ce que les bébés ont besoin de soin au niveau du visage ?
Camille : Il faut observer, si la peau va bien, non. Pour moi, on préserve l’autonomie de la peau, à la base on est fait pour être autonome.
L’idée c’est de pouvoir préserver le plus longtemps possible l’autonomie de la peau, puisqu’à priori on nait d’une manière où on est capable de s’autogérer. Donc si on observe que la peau du visage va bien, ça sert à rien de lui rajouter quelque chose. La peau se nourrit de l’extérieur, mais aussi essentiellement de l’intérieur.
Un bébé qui est bien nourrit, bien hydrater, ça va se voir sur sa peau. Par contre, si on observe que la peau rougie ou tiraille ou qu’elle présente n’importe quelle petite ”imperfection”, à ce moment là, on met de l’huile. Cela peut être de l’huile d’olive ou un macérat de calendula par exemple. Souvent, les bébés ont une peau qui s’enflamme un peu vite. Elle réagit à son environnement, au stress, aux poussées dentaires, même à la barbe du papa.
Alexandra : Parfois, les bébés ont des petits boutons, des irritations de contact.
Camille : Alors pour cela on peut utiliser de l’argile blanche, elle va venir absorber, s’il y a une toxine ou quelque chose d’indésirable.
Alexandra : Pour le siège, on reste sur les mêmes produits (liniment) quand il y a une inflammation ? Souvent quand ils font leurs dents, ils ont les fesses rouges.
Camille : Oui, le liniment ça suffit et il faut laisser la peau respirer. Souvent, l’impression que ça donne, c’est que tout est enfermé, tout est en feu. A ce moment-là, il faut laisser le bébé un peu sans sa couche. Il faut tout requestionner : ce qu’il mange, la marque des couches, est-ce qu’il y a de la fièvre et des poussées dentaires ? Si c’est le cas, c’est que c’est passager. Par contre, si c’est quelque chose d’installé, il faut toujours aller chercher une cause dans son environnement direct ou sur ces émotions. Parfois, les bébés vont réagir par la peau, au moment où ils vont être mis chez la nourrice.
Une émotion de stress, ça va mettre de l’acidité dans l’organisme et à partir du moment où il y a trop d’acidité dans l’organisme, la peau perd son équilibre et va manifester cette acidité d’une certaine manière. Donc la peau finalement, c’est un peu l’outil de communication du bébé, puisqu’il n’a pas encore les mots pour exprimer ce qu’il ressent et ce qu’il a besoin de dire. En fait sa peau va faire le relais, ce sont juste des messages, ça nous permet de mieux communiquer et comprendre ce que le bébé vit. Il ne faut jamais négliger cette sphère émotionnelle ou les non-dits, les changements que les parents peuvent avoir dans leurs vies, parce que le bébé le ressent et des fois ce n’est pas juste physiques ou mécaniques. C’est une manière d’exprimer quelque chose et ça devient très intéressant d’ailleurs.
Alexandra : On a parlé des huiles tout à l’heure, alors quelle huile peut-on utiliser pour masser bébé ?
Camille : L’olive. L’huile d’olive c’est super parce qu’elle n’est pas allergène, on peut en trouver de la française et de la bio de très bonne qualité, parce qu’on en a tous dans nos placards de cuisine. C’est facile à trouver, elle convient à tous les types de peau. Elle est nourrissante mais pas grasse. J’en ai parlé tout à l’heure, l’huile de calendula, qui est en fait un macérat. Donc ce sont les fleurs du calendula qui ont été macérées dans de l’huile d’olive, on a les vertues de l’huile d’olive en plus de celles des fleurs de calendula. Il va y avoir des propriétés apaisantes, réparatrices etc. Après on peut utiliser des huiles de sésames qui sont très bien pour les massages. Ensuite on conseille souvent celles sur les fruits à coques, comme l’amande douce, le seul petit bémol c’est que c’est un peu plus allergène que l’huile d’olive.
Après, je sais qu’il y a des mamans qui utilisent l’huile de tournesol désodorisée, il n’y a aucun souci. Ce n’est pas une huile très noble, c’est plutôt quand la peau du bébé va plutôt bien et qu’on apprécie de le masser, d’entrer en contact avec sa peau etc et qu’on a envie d’être à moindre budget. Ça dépend des moyens de chacun.
Si on sent que la peau de bébé est assez enflammée, s’il y a de l’eczéma par exemple, l’huile de chanvre est très bien. Pareil on peut en trouver de la française, bio et on peut la cuisiner.
Alexandra : On parlait de l’huile d’amande douce. Est-ce qu’il y a d’autres précautions pour les familles où il y a des allergies ?
Camille : si on a le moindre doute on peut faire des tests d’allergies. Il suffit de mettre un peu de produit dans le pli du coude et attendre le lendemain. Si la peau du bébé ne réagit pas du tout, c’est qu’à priori ça lui convient.
Une recette fun pour les bambins (ou enfants) qui ne veulent plus prendre leur bain !
Camille : C’est très simple, je vais vous proposer une recette de bombe effervescente qui est un dérivé des cubes nettoyant wc. C’est effervescent donc ça ne fait pas de mousse et c’est éphémère. C’est de la chimie pure, on crée un choc de pH. Il suffit pour cela d’avoir de l’acide citrique et du bicarbonate de soude.
Soit on s’embête et on fait des petits cubes en avance et ça demande un peu de dextérité parce qu’on doit humidifier un peu mais pas trop.
Soit on ne veut pas s’embêter et c’est souvent le cas quand on est maman et on peut préparer le bord de la baignoire un pot d’acide citrique, un pot de bicarbonate, on met une cuillère de chaque et puis l’effet se produit. C’est la première option.
Après si on recherche le côté moussant, j’ai une recette de poudre qui est assez sympa, que j’utilise avec mes enfants. La base c’est toujours du bicarbonate, de l’acide citrique, je rajoute un petit tensio-actif qui s’appelle SLSA. C’est un tensioactif naturel que je n’utiliserait pas forcément sur les enfants de moins de 3 ans. Passé 3 ans c’est rigolo et ça craint rien. Dedans on peut rajouter des fleurs séchées comme de la lavande ou un peu d’huile essentielle de lavande pour l’odeur et éventuellement colorer le tout avec ce qu’’on appelle des micas. Donc ça nous fait une espèce de poudre colorée, odorante, moussante, effervescente et super sympa et très facile à réaliser. D’ailleurs, il y a un tuto comme ça sur le site, sous forme solide. Si on trouve cela trop compliqué, on peut reprendre la recette sans “mouler”.
Alexandra : Pour les enfants de 3 ans et qui ne veulent pas aller au bain, on saura quoi faire.
Vous pouvez retrouver le tuto de la recette de bombe de bain ici .
Cosmétiques naturels pour jeunes mamans
Comment éviter les vergetures pendant la grossesse ?
Alexandra : est-ce qu’on peut aborder le sujet pour les mamans ? La principale inquiétude en général, c’est dès la grossesse : qu’est ce qu’on peut appliquer pour éviter les vergetures ?
Camille : Oui. En fait les vergetures c’est la peau qui s’étire, parfois trop vite et qui s’étire tellement qu’elle peut craquer et la vergeture c’est un espèce de peau de substitution qui vient palier au craquement on va dire. Donc la première chose à faire, c’est d’apporter ce qu’il faut à l’intérieur pour que la peau se régénère très vite. Le premier geste c’est de penser aux besoins fondamentaux de la peau comme les omégas, tout ce qui est acide gras, les vitamines et les minéraux. Une peau qui va faire des vergetures, c’est une peau qui a eu des carences quelques part. Déjà il va s’agir d’avoir une alimentation très précautionneuse, très riches en toutes les bonnes choses qu’on connait tous mais qu’on ne fait pas forcément et manger beaucoup de fruits et de légumes non cuits ou très peu cuits pour profiter des vitamines et minéraux et boire beaucoup.
Boire une eau qui est minéralisée, le mieux c’est le jus de légumes ou de fruits qu’on se fait nous même. Parce que dès que c’est pasteurisé, on perd cette qualité nutritive qu’on recherche particulièrement quand on est enceinte. En plus, ce que les femmes enceintes vont faire pour elles, elles vont le faire pour leur bébé. C’est souvent une période de sa vie où on prend plein de bonnes résolutions d’ailleurs.
Une fois qu’on a pris soin de tout ce coté interne, ce qui devrait suffire, évidemment on peut préparer la peau à l’extérieur. Il suffit juste d’avoir une bonne huile et d’être en contact, de toucher. Si on la stimule avec ses doigts, elle va mieux se nourrir. Elle se nourrit par les vaisseaux sanguins, mais c’est dans la stimulation aussi qu’elle est mieux irriguée. C’est la combinaison entre le toucher et le gras et après l’huile que vous prenez, peu importe. C’est là où je vais m’éloigner un peu de la cosmétique, moi je ne vais jamais faire la promotion absolument d’un produit ou d’une recette, mais plutôt de tous les gestes qui vont autour et du sens qu’on va mettre dans ces gestes là. On peut mettre de l’amande douce ou de l’huile d’olive, ce qui compte c’est la manière dont on va la mettre, le temps qu’on va y passer et puis comment derrière on va s’hydrater.
Alexandra : C’est vraiment tout un ensemble.
Camille : Oui et c’est vraiment possible d’enchainer les grossesses sans vergetures si on fait attention à tout ça.
Quels soins pour minimiser les effets du post-partum ?
Alexandra : après l’accouchement, quels soins pourrait-on faire sur ce ventre qui ne nous plait plus trop, qui a peut être des vergetures, pour atténuer un peu les vergetures voire retendre la peau ?
Camille : Déjà je précise qu’on est pas toutes égales face à ça. Certaines vont appliquer les conseils et ne pas voir le résultat, d’autres vont retrouver leur physique d’avant en un rien de temps. Ce qu’on observe déjà, c’est que l’allaitement fait fondre le ventre, avec les contractions de l’utérus. C’est un cadeau de la nature, on donne à manger à son bébé et on récupère son corps de femme. Après un accouchement, de pouvoir allaiter, même un allaitement court d’une semaine, ça aide le ventre à retrouver un aspect dans lequel on se reconnaît.
Pour le reste, la cosmétique va toujours aider parce qu’elle est mécanique. Si on voit la cosmétique comme un allié à notre bien être, une manière de se reconnecter de nouveau à soi-même, parce quand on devient maman, on se dédie complètement à une autre personne que soi. Là ça peut devenir ce petit rituel, ce moment qu’on prend pour soi. Si on récupère le corps de ses 20 ans tant mieux, après si son corps évolue…
Alexandra : il faudra l ‘accepter.
Camille : voilà, il faut essayer d’accepter ou de faire autrement, parce que le corps est extrêmement malléable et il est extraordinairement modifiable. Il y a d’autres manières avec le sport, une alimentation particulière, de le remodeler.
Alexandra : Peut-être que c’est la société qui nous a influencé comme ça, mais on s’attend à avoir un peu une crème miracle qui va enlever nos vergetures.
Camille : Tu as tout dit, c’est la société qui nous a vendu ça comme ça. C’est ce qu’on voit dans les pubs. Il y a des crèmes anti-tout maintenant, mais c’est pas possible, la peau elle vit, elle vieillit. On peut l’accompagner, mais il faut accepter aussi le fait qu’on n’est pas figé et heureusement.
Alexandra : En post-partum, après 3 mois on perd souvent ses cheveux par poignées et beaucoup de mamans s’inquiètent. Est-ce que tu as des soins pour nous aider ?
Camille : C’est un peu inévitable ce passage. On perd les cheveux qu’on n’a pas perdu pendant la grossesse. Pendant la grossesse, on a une belle chevelure, plus dense, c’est l’effet des hormones. Les cheveux ne tombent pas ou très peu.
On peut compenser un petit peu cette perte, c’est beaucoup dans l’alimentation puisque les cheveux se nourrissent dans le sang. On peut faire ce qu’on veut dessus, si eux n’arrivent pas à se nourrir, à prendre racine, on ne peut rien faire pour eux.
Continuer à bien manger même quand on est fatiguée, quand on se néglige un petit peu, même si “on” n’est plus notre priorité. Les cheveux, c’est vraiment le reflet de notre charge en vitamine et en minéraux.
Après, la fameuse coupe de cheveux, il y a beaucoup de mamans qui enlèvent quelques centimètres et ça peut leur faire du bien. C’est aussi une page qui se tourne, c’est assez symbolique la coupe de cheveux. En tout cas c’est passager, donc si on n’oublie pas de prendre soin de soi : bien dormir, bien manger, à priori ça va.
L’ingrédient qui peut vous aider c’est la spiruline, que ce soit en cosmétique ou dans l’alimentation. C’est une algue qui est extrêmement riche en fer et qui contient énormément de minéraux. On peut l’intégrer à une boisson le matin et aussi à son shampoing solide par exemple ou a des masques capillaires. Ça fortifie et ça redonne un petit coup de boost.
Alexandra : Est-ce qu’on a des changements de peau après l’accouchement ?
Camille : Après la grossesse, la peau change dans le sens où on est plus fatiguée et qu’on tire beaucoup sur la corde. On a l’impression d’un coup que notre peau vieillit beaucoup ou détoxifie beaucoup, parce que pendant la grossesse on n’a pas eu nos règles. D’un coup quand on a le retour de couches, la peau réagit comme à l’adolescence. On a l’impression de devenir une mamie et de replonger dans l’adolescence. En tout cas, ce sont les 2 cas de figures qu’on peut rencontrer. Donc oui en général, il faut réadapter un petit peu ses soins.
Quels soins pours les seins irrités par l’allaitement ?
Alexandra : est-ce que tu as des soins ou des recettes pour les seins qui peuvent être irrités quand on allaite ?
Camille : Pour les crevasses, par exemple, le lait maternel reste le meilleur. On peut envelopper le sein avec du cellophane (c’est pas zéro-déchet) ou avec une compresse ou rester les seins à l’air. Ça demande d’être coupée socialement. Il faut être un peu patiente, en général c’est 1 mois compliqué, après quand on s’accroche, la peau elle est là pour s’adapter.
Un jour votre peau va comprendre qu’il faut qu’elle devienne plus résistante à cet endroit et elle va s’habituer. Sinon, on peut mettre du beurre de karité, c’est comestible, donc si ça arrive dans la bouche de bébé, ce n’est pas dramatique. On peut la mettre au moment du coucher, si bébé dort pas trop mal, histoire d’éviter l’ingestion. Un beurre riche comme le karité, ça peut aider.
Alexandra : ce qui est le plus souvent proposé, c’est la crème à la lanoline.
Camille : la lanoline, c’est du sébum de mouton. Pourquoi pas, c’est pas très ragoutant, je préfèrerai le karité.
Alexandra : Pour la crevasse, en plus du soin, je conseillerai de trouver la cause de cette crevasse, pour éviter que cela revienne.
Camille : que ça revienne et que ça décourage, parce que franchement, il y a de quoi en pleurer et jeter l’éponge.
Alexandra : c’est une partie très sensible de notre corps et qui n’est pas sollicitée auparavant. On ne s’en sert pas avant d’avoir un enfant, donc je pense qu’il y a une phase d’adaptation, dont on a pas conscience.
Camille : tout à fait et c’est vrai que c’est très important de se faire accompagner là dessus, parce que je pense que ça concerne toutes les femmes. On en parle pas énormément et qu’on peut le vivre de manière très douloureuse.
Alexandra : Camille, je te remercie pour les réponses à toutes mes questions. J’espère que cela vous a plu aussi. J’espère qu’on aura l’occasion de refaire une vidéo prochainement.
Camille : Avec grand plaisir, merci beaucoup. A bientôt.
Merci de nous avoir lu jusqu’ici.
Vous pouvez retrouver le le site de Camille ici
Et son livre sur les recettes de cosmétiques pour bébé en lien ici
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