Voici la deuxième partie de l’interview, cette fois le sujet porte sur la conception et la grossesse.

Suite à un soucis technique, j’ai préféré vous le proposer en podcast ! Et toujours la version texte de l’article.

 

 

Comment l’ostéopathie peut vous aider lors de la conception et de la grossesse

Alexandra  : On va aborder les thèmes suivants : le nourrisson, la maman, l’accouchement, mais d’abord la grossesse. A quel moment faut-il consulter pendant la grossesse ?   

 

Cédric : même avant la grossesse, il y a la conception. Je reçois certains couples qui ont du mal à concevoir un enfant, parfois ils ont déjà eu un enfant, donc ça les étonne de ne pas réussir à concevoir le 2ème. On met souvent ça sur le compte du stress. Ce qui a tendance à encore plus stresser les gens d’ailleurs. 

 

Alexandra : la phrase “on y pense trop”

Cédric : Exactement. C’est encore plus stressant, puisqu’on y pense encore davantage. Il y a également des parents qui n’ont jamais eu d’enfant et qui ont des difficultés à en concevoir. Généralement, ces parents là on fait des examens qui sont tous négatifs, il n’y a aucun trouble. Aucun chez la maman, aucun chez le papa et on ne comprend pas pourquoi bébé ne vient pas. Et il s’avère parfois qu’il y a des adhérences au niveau utérin, chez la maman, qui font que l’implantation de l’embryon ne se fait pas. L’ostéopathe peut travailler sur l’utérus, par voie externe, en relâchant les tissus, pour permettre une meilleure implantation. On a des résultats assez intéressants à ce niveau là. 

 

Alexandra : d’accord, je ne savais pas du tout. Donc ça c’est pour la partie conception. Une fois que la bonne nouvelle est là, on vient quand ?  

 

Cédric : il y a 2 cas de figure : soit on est une personne qui va très bien avant la grossesse, dos en bonne forme. Peut être même qu’on a fait un rdv chez l’ostéopathe avant la grossesse, donc on sait que notre bassin, notre dos n’est pas bloqué et qu’on va bien supporter les choses. 

Sinon, il est possible de venir à tout moment pendant la grossesse, pour faire un point, sur l’état de ce bassin, de ce dos, pour savoir si pendant la prise de poids et le fait que le dos va devoir travailler davantage, est ce qu’il ne va pas souffrir de blocage préexistant.

On peut venir dès les premières semaines de conception. Certaines mamans préfèrent venir quand elles ressentent les premières douleurs, qui peuvent être sous les côtes (car le bébé pousse un petit peu sous celles-ci). 

 

Alexandra : on est déjà en fin de grossesse là.

 

Cédric : Parfois cela vient assez tôt, à 6 mois de grossesse. On va avoir des douleurs de dos, des douleurs ligamentaires au niveau du bassin, qui peuvent être liées au bébé qui grandit, mais également à l’imprégnation hormonale qui joue sur les ligaments. Elle va les distendre et va faire que le bassin va avoir quelques frottements au niveau de la symphyse et qui peut créer des douleurs chez la maman. Donc ça on le travaille également. Il y a des douleurs mécaniques : bassin, sacrum, dos, bas du ventre (avec les ligaments qui vont travailler), les côtes. Cela dépend si on est sur la première grossesse, les douleurs arrivent un peu plus tard généralement. Si on arrive sur une seconde ou 3ème grossesse, le corps est un peu plus fatigué et surtout la maman s’occupe d’autres enfants parfois en bas âge qu’il faut porter. Ça rajoute du poids encore sur le corps et de la fatigue. Donc ces douleurs-là arrivent à des moments différents. 

 

On va avoir la préparation à l’accouchement. Il faut savoir que ce n’est pas un domaine exclusivement réservé à la sage femme. L’ostéopathe fait une préparation à l’accouchement, qui n’est pas sur le même domaine. On va être sur la préparation du corps à la sortie de bébé, parce que 9 mois dans le ventre. Pendant 9 mois le bébé appuie sur le bas du ventre, avec le liquide amniotique, l’augmentation du flux sanguin, les hormones, tout cela va avoir des incidences sur le bassin. Donc on va avoir un bassin qui peut être bloqué, un périnée qui peut se tendre, un diaphragme qui va être assez contracté parce que bébé va le pousser vers le haut, cela peut créer des tensions. Tous ces éléments là doivent être relaché pour l’accouchement. Vous avez besoin de votre diaphragme, mesdames, pour pousser lors du travail. C’est un marathon l’accouchement, donc il faut que le muscle soit détendu pour commencer la course.  Si on démarre avec un muscle fatigué c’est un peu plus compliqué. 

On va également travailler sur le périnée. C’est un muscle sous le bassin qui est très tendu et  a tendance à se déchirer. 

 

Alexandra : D’ailleurs le périnée, on ne connaît son existence qu’après l’accouchement. Avant, on ne sait même pas qu’il est là ! Il nous tient l’entre-jambe, mesdames et il soutient les organes que l’on a à l’intérieur du bassin, en fait. Mais ça, on le sait qu’une fois qu’on fait la rééducation après l’accouchement.

L’ostéopathie aide à l’accouchement.

 

Ce n’est pas une « préparation » à l’accouchement au sens classique, mais cela permet de préparer le corps. On vous en dit plus dans l’interview.

Cédric : Le périnée, ce sont les muscles qui unissent la pointe du sacrum et du coccys au bassin avant. Il y a un trou et ce trou est fermé par un hamac musculaire, qui est le périnée. Il va devoir résister tout le long de la grossesse au poids du bébé qui appuie. Il va se tendre, devenir tout dur et si on accouche avec un périnée contracté, il peut se déchirer, voire l’équipe médicale peut prendre la décision de faire une épisiotomie (coup de scalpel dans le périnée). Cela peut vraiment être limité par l’ostéopathie. On recoud souvent le périnée d’un ou 2 points car dès qu’il y a un petit choc, cela saigne abondamment (comme l’arcade). 

Il faut savoir qu’on peut avoir une douleur sur le périnée, en postpartum (après l’accouchement), si on a 5-6 points sur le périnée. Là, on commence à ressentir des douleurs. Justement lors de la préparation à l’accouchement faite par l’ostéopathe, le fait que le périnée soit détendu, on limite fortement les déchirures. 

On va parler du sacrum et du bassin. Cela généralement, on l’apprend lors des cours de préparation avec la sage femme. Votre sacrum, mesdames, va faire un mouvement qu’il ne fait pas d’habitude : il va faire une bascule dans un sens puis dans l’autre, pour laisser passer bébé. Pour qu’il fasse cette bascule là, il faut être sûre qu’il puisse la faire et qu’il ne soit pas bloqué. Il peut être bloqué par le poids du bébé pendant la grossesse ou avant la grossesse, avec des mauvaises positions (au travail, dans des activités sportives). On le débloque juste avant l’accouchement. 15 jours -3 semaines avant le terme on procède à ces manipulations là. 

 

Alexandra : Et le bassin, il y a quelque chose à faire au niveau du bassin ? 

 

Cédric : Oui, cela fonctionne avec le sacrum et le périnée. Pour détendre le périnée, on travaille sur la structure osseuse du bassin et du sacrum. C’est un package. Il faut travailler un petit peu sur tout, pour que tout se passe bien. 

 

Alexandra : Pour les mamans qui ne savent pas, qu’est ce que c’est qu’un accouchement physiologique ? 

 

Cédric : Pendant très longtemps on prenait les mamans par la main et on leur dictait un peu ce qu’elles devaient faire. L’accouchement était très médicalisé et on s’est aperçu que cette hypermédicalisation de l’accouchement. (L’hypermédicalisation : c’est l’hopital froid, cette salle d’accouchement froide, on s’y sent pas très à l’aise, le recours à la péridurale dès l’arrivée de la maman à la maternité, avec une dilatation du col qui est simplement de 1 ou 2. Et le fait que la maman ne soit pas impliquée dans son accouchement, et soit guidée entièrement par une équipe médicale.) On s’est aperçu que les accouchements pouvaient être meilleurs du point de vue des sensations pour la maman, de la rapidité et des diminutions de douleurs, si on écoutait davantage et qu’on apprenait à la mère à s’écouter davantage. 

Maintenant, certaines maternités vont dans le sens de l’accouchement physiologique, c’est-à dire limiter la péridurale afin de permettre à la maman de marcher le plus longtemps possible. Il faut savoir qu’à partir du  moment où vous faites la péridurale, vous sentez nettement moins vos membres inférieurs donc on vous interdit de marcher parce que vous pourriez tomber. Le fait de retarder la péridurale va permettre de poursuivre la marche. Plus on poursuit le mouvement = la marche, plus le bébé va descendre dans le bassin. On va pouvoir faire de la marche, du ballon, changer de position régulièrement. Donc la maman va être plus active dans la mise en place du travail. 

Et puis il va y avoir l’accouchement. Il faut savoir que la position gynécologique classique, n’est pas une position physiologique pour le bassin de la maman, pour l’accouchement. 

 

Alexandra : On a pas l’idée de se mettre comme ça. C’est médical. 

 

Cédric : C’est très contradictoire. C’est une position qui est confortable et pratique pour l’équipe médicale, le gynécologue ou la sage femme, mais qui n’est absolument pas cohérente avec la physiologie du bassin. Cela a d’ailleurs tendance à refermer le bassin.  Donc il y a d’autres approches. Pour faire un accouchement physiologique, il faut renoncer à la péridurale. Parce que dans un accouchement physiologique, on peut utiliser une piscine, la position accroupie. Du coup dans des positions qui vont permettre d’ouvrir davantage le bassin et permettre un accouchement plus facile. 

Comme cela peut être un peu plus difficile au niveau douleurs pour la maman, le papa est davantage mis à contribution. Souvent, l’accouchement physiologique est un partage entre la maman et le papa. Justement, c’est une dynamique assez nouvelle, pendant des années, le papa était exclu de l’accouchement et des jeunes années de l’enfant. Maintenant, il est beaucoup plus impliqué. Et il va participer à cet accouchement physiologique, il va devoir accompagner davantage sa compagne dans ces processus-là, puisqu’ elle va  peut être avoir davantage de douleur. Il va l’aider à marcher, à faire des mouvements sur le ballon. Il va certainement la soutenir quand elle va accoucher accroupie peut-être. 

On conseille aux mamans qui veulent un accouchement physiologique de le préparer en amont, ce n’est pas quelque chose qu’on décide le jour J. Le fait qu’il n’y ait pas de péridurale, la douleur va être plus forte et cela se prépare. On peut faire des cours de sophrologie, de yoga, qui vont permettre de connaître davantage son corps et de maîtriser ces douleurs-là. Mais il ne faut pas s’en faire non plus toute une montagne, si on souhaite accoucher physiologiquement, ça se passe bien et beaucoup de mamans le font. Certaines maternités maintenant se dirigent vers ça et certaines mamans préfèrent le faire à la maison également. On a maintenant un panel de possibilités, qui permet aux mamans de faire un libre choix de la méthode de mise au monde. 

 

Alexandra : Quelles positions a t-on pour accoucher physiologiquement ? Est-ce que sur le côté par exemple ? c’est pas mal proposé en maternité maintenant.

 

Cédric : oui il y a cette position là, c’est beaucoup les anglais qui font cela. La position à genoux, accroupie, qui est certainement une des meilleures puisque là on ouvre le bassin. Certaines maternités proposent un drap ou une corde, qui permet à la mère de se tenir et forcer dessus pour pousser accroupie.  Comme elle doit pousser accroupie, c’est un peu plus difficile. Le fait de se tenir à quelque chose, va permettre de faire descendre le bébé plus facilement. 

Et puis on a l’accouchement dans la baignoire ou la piscine. 

 

Alexandra : Et à 4 pattes ? 

 

Cédric : oui. On peut identifier des positions qui sont meilleures que d’autres (la piscine et la position accroupie semblent meilleures) après il n’y a pas de meilleure position que d’autres en réalité puisque toutes les positions sont différentes. Selon comment est positionné le bébé, par rapport au ressenti de la maman et du bébé… on va avoir des positions qui vont différer. 

On peut très bien lors d’un accouchement commencer à 4 pattes et puis finir accroupie. 

Les positions vont bouger suivant comment s’oriente l’enfant et là l’équipe soignante guide la maman. 

 

Alexandra : D’accord. J’avais noté une question : en quoi l’ostéopathie peut aider à accoucher naturellement ? C’est un peu ce qu’on a dit avant avec la préparation. 

 

Cédric : c’est exactement ça, permettre un bon fonctionnement du bassin, du sacrum, le périnée et le diaphragme, pour donner de la force musculaire à la maman. Cela va permettre que la nature se mette en place, que les articulations jouent leur rôle pendant l’accouchement et qu’il n’y ait pas de blocage de l’enfant dans le bassin.

 

Alexandra : c’est vrai que si on parle de mouvement pendant tout le travail et l’accouchement, c’est mieux qu’il n’y ait pas de blocages, et de choses qui freinent les choses naturelles qui viennent.

 

Cédric : Exactement, il y a un concept assez fort en ostéopathie qui résume un peu toute notre prise en charge que ce soit pour le bébé ou le senior, c’est que “le mouvement c’est la vie”. Tout ce qui va limiter le mouvement, va entraver la vie. Une personne âgée qui va être alitée, augmente ses chances de mourir. Un bébé qui ne tourne pas la tête, augmente ses chances de déformer sa colonne vertébrale ou son crâne. Un bassin qui ne bouge pas chez une maman, augmente la difficulté à accoucher. Tout se vérifie toujours. 

Voilà pour la fin de cette partie. On retiendra que « le mouvement c’est la vie » (cela me parle beaucoup, car j’ai fait l’expérience de rester dans mon canapé lors de ma première grossesse et ce nétait pas bénéfique, en effet).

Pour savoir quand paraitra la suite de l’interview de Cédric Dumesge, vous pouvez vous inscrire ICI

Si vous souhaitez voir les autres parties de l’interview :

Interview partie 1 : comment l’ostéopathie peut aider la jeune maman et le bébé

Interview partie 3 : la physiologie de bébé

 

Vous avez d’autres questions, cela vous a plu ? les commentaires sont à vous !

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